Suite au lancement le 28 août 2025 de la première Charte "santé mentale et travail" par l’Alliance aux côtés du Gouvernement, les colonnes du Monde décryptent son objectif : bâtir un environnement professionnel où la souffrance psychique ne reste plus dans l’ombre.
Longtemps sous-estimée ou considérée comme relevant strictement du domaine privé, la santé mentale au travail est désormais reconnue comme un enjeu collectif majeur. En 2025, un salarié sur quatre déclare être en souffrance psychique selon le baromètre Qualisocial-Ipsos. Pour répondre à cette réalité, l’Alliance pour la santé mentale, fédérant plus de 3 000 acteurs spécialisés, propose une charte nationale d’engagement. Soutenue par l’État dans le cadre de la Grande Cause nationale 2025, elle ambitionne de recueillir une cinquantaine de signatures dès son lancement, puis au moins une centaine d’ici la fin de l’année.
Des entreprises déjà pionnières : prévention, formation et accompagnement
Des entreprises comme le groupe Baudelet, co-dirigé par Caroline Poissonnier, montrent la voie : avec environ 700 salariés répartis sur plusieurs branches, elles ont commencé depuis une dizaine d’années à déployer des dispositifs de prévention (formation managériale, pilotage au niveau de la direction), à offrir des accompagnements individuels (coaching, mi-temps thérapeutique) et à sensibiliser sur les risques psychosociaux. L’idée désormais est de généraliser ces bonnes pratiques à toutes les organisations, pour que la responsabilité envers la santé mentale des collaborateurs soit partagée, visible et intégrée.