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Les jeunes et le stress : la Fondation Ramsay convie Angèle Malâtre-Lansac aux Rencontres Prévention Santé

La Fondation Ramsay Santé a dédié la 8ᵉ édition de ses Rencontres Prévention Santé à un enjeu devenu incontournable : la santé mentale des jeunes. L'occasion pour l'Alliance de décrypter le phénomène et de rappeler la mobilisation collective en cours.

Surmenage étudiant, perspectives d’avenir incertaines, éco-anxiété, actualités politiques et économiques préoccupantes… Sous pression, les jeunes font face aujourd’hui à de multiples sources de stress aux impacts significatifs sur leur santé mentale et physique selon un sondage réalisé par la Fondation Ramsay avec OpinionWay sur un panel de 1 000 participants âgés de 18 à 24 ans.

Jeunes et stress : des chiffres préoccupants

Les chiffres dévoilés en plateau ont confirmé ces constats et l’urgence d’agir.  68 % des sondés se déclarent stressés, dont 20 % se disent même « très stressés ». Parmi les causes principales de ce stress, les études arrivent en tête (59 %), suivies par les difficultés financières (38 %) et la vie personnelle dans la même proportion.

Un stress qui retentit sur le quotidien : plus de la moitié des personnes interrogées dit rencontrer des troubles du sommeil ; un tiers d’entre elles observe des effets sur le comportement (nervosité, irritabilité…) ; 29 % souffrent de problèmes d’alimentation, et autant signalent des difficultés de concentration.

Pour mesurer ce stress, le Dr Jean-Luc Ducher, présent lors de la rencontre, a introduit son « échelle D-stress ». Celle-ci se décline en trois types de facteurs et s’appuie sur les ressentis des individus. On y retrouve des facteurs mesurant la pression perçue comme venant de l’extérieur, d’autres liés à l’exigence que l’on s’impose à soi-même, ainsi qu’un dernier type reflétant un sentiment de submersion face au quotidien.

Un changement de regard progressif

Angèle Malâtre-Lansac l’a rappelé : la psychiatrie est en crise depuis de nombreuses années, et la santé mentale des jeunes s’est dégradée, notamment depuis la crise sanitaire. Pourtant, un changement de regard s’opère progressivement et la société est désormais prête à mettre ce sujet au cœur du débat et des priorités politiques.

Plusieurs facteurs y ont contribué selon la Déléguée générale : les prises de parole de personnalités publiques mais aussi la prise de conscience liée à la dégradation de la santé mentale pendant et après la crise sanitaire et l’action du Collectif Grande cause nationale Santé mentale, que l’Alliance co-anime pour informer, prévenir et déstigmatiser les troubles psychiques. Comment ? En agissant sur les déterminants de santé le plus tôt possible, en informant et sensibilisant le plus grand nombre et en reconnaissant les troubles dès leur apparition, car 75 % des troubles se développent avant l’âge de 25 ans.

Il est également nécessaire de dépasser le cadre sanitaire et de faire de la santé mentale un enjeu de société, en impliquant tous les secteurs : éducation, emploi, justice, recherche… a-t-elle conclu.

Le Pr Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie a rappelé que la Feuille de route « santé mentale et psychiatrie », lancée en 2018, a permis de libérer des moyens conséquents pour faire avancer la prise en charge de la santé mentale et a structuré l’action publique autour de trois axes clés : promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer les troubles, et améliorer les soins et l’accompagnement.

Cette évolution se fait aussi via des initiatives concrètes, comme Mentalo, la première étude nationale sur le bien-être mental des 11-24 ans. Pilotée par le Pr Karine Chevreul, cette étude a pour objectif de suivre l’évolution de leur état psychique et d’identifier les facteurs qui y sont associés. Les résultats obtenus contribueront ainsi à l’élaboration de programmes de prévention adaptés et ciblés.

Comment agir face au stress ?

L’émission du 1er avril était également une opportunité pour valoriser les points positifs du sondage : les leviers d’action pour lutter contre le stress. Par exemple, pratiquer une activité sportive (40 % des réponses), échanger avec l’entourage (35 %), consulter un professionnel de santé (27 %) et se tourner vers des pratiques de relaxation comme le yoga ou la méditation (22 %).

D’autres ressources étaient également proposées. Le recours à la Nightline, présentée par son président Lucas Fugeard, une ligne d’écoute animée par des jeunes pour des jeunes qui mène des actions de soutien, d’orientation et de sensibilisation en faveur de la santé mentale des étudiants. Ou à Lyynk, une application de confiance dédiée au bien-être des jeunes créée pour les encourager à prendre soin de leur santé mentale grâce à une relation privilégiée avec un « adulte de confiance », présentée par Miel Abitbol ainsi que son père Guirchaume Abitbol, fondateurs de l’application.